
La Garde Nationale américaine a entamé son déploiement à Los Angeles le dimanche 8 juin, suite à plusieurs jours de manifestations massives. Ces protestations visent les opérations de la police de l’immigration dans la métropole californienne et ses environs. Le président Donald Trump avait ordonné l’envoi de troupes fédérales dès le samedi, une initiative rare et sans sollicitation préalable du gouverneur démocrate Gavin Newsom.
Des soldats de la Garde Nationale ont été observés près de la prison du centre de Los Angeles, théâtre de multiples affrontements entre manifestants et forces de l’ordre locales. Des incidents similaires ont également éclaté à Paramount et Compton, des villes du sud de l’agglomération californienne, où réside une importante population d’immigrés latino-américains.
Donald Trump a publiquement critiqué le gouverneur Gavin Newsom et la maire de Los Angeles, Karen Bass, menaçant d’une intervention fédérale si les autorités locales ne parvenaient pas à « résoudre le problème ». En réponse, le gouverneur Newsom a dénoncé une tentative de « faire spectacle » de l’administration Trump, appelant les manifestants à la non-violence. La maire Karen Bass a également condamné la violence et la destruction, soulignant l’importance de la responsabilité des fauteurs de troubles.
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a interpellé les États-Unis dimanche, exhortant à ne pas traiter les migrants comme des « criminels ». Elle a insisté sur la contribution des migrants à l’économie américaine et a exprimé son désaccord avec les méthodes de répression, confirmant l’arrestation de 35 Mexicains. Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a menacé de mobiliser les Marines de Camp Pendleton en cas de besoin, les déclarant déjà en état d’alerte.
Los Angeles, à l’instar d’autres grandes villes américaines, s’est proclamée « ville sanctuaire » pour les immigrés, en opposition à la politique migratoire de Donald Trump. Ce statut limite le partage d’informations avec les autorités fédérales et, dans certains cas, interdit aux polices locales d’interpeller des immigrés sans papiers sur la seule base de leur statut. Cette politique est contestée par l’administration Trump, qui a cherché à priver de subventions fédérales les villes sanctuaires, bien que cette décision ait été invalidée en justice.
Le ministère de la Sécurité intérieure a rapporté que les récentes opérations de l’ICE à Los Angeles ont conduit à l’arrestation de 118 étrangers, dont cinq membres de gangs. Des affrontements ont eu lieu samedi matin à Paramount, où des manifestants ont lancé des objets sur les forces de l’ordre et tenté d’empêcher le départ d’un autocar. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Des incidents similaires, avec des jets d’œufs sur des véhicules de l’ICE, avaient déjà eu lieu vendredi. Le chef adjoint de la police fédérale, Dan Bongino, a promis des arrestations suite à ces événements, tandis que Stephen Miller, conseiller de Donald Trump, a qualifié les protestations d’« insurrection contre les lois et la souveraineté des États-Unis ».