
Longtemps perçu comme un eldorado pour les jeunes diplômés, le secteur de l’animation française traverse une **crise majeure**. Le Festival international du film d’Annecy, qui s’ouvre ce dimanche 8 juin, est l’occasion de faire le point sur une situation préoccupante. En l’espace de deux ans, le marché a été profondément déstabilisé par une succession de rachats, de liquidations et de licenciements, mettant fin à l’âge d’or de l’animation.
Les chiffres du Datalab Audiens confirment cette tendance inquiétante. L’indicateur clé, le nombre d’heures travaillées dans le secteur, a chuté de 16,3 % entre 2023 et 2024, atteignant seulement 7 759 heures. Cette baisse s’inscrit dans une dynamique amorcée dès 2021. De même, le nombre de salariés a diminué, passant de 10 045 en 2023 à 8 988 en 2024. Ces données dessinent un tableau sombre pour une industrie autrefois florissante.
Les origines de cette crise sont multiples et s’apparentent à l’éclatement d’une bulle spéculative. À partir de 2017-2018, les plateformes de streaming telles que Netflix, Prime Video et Disney+, ainsi que les grands studios américains, ont massivement commandé de nouveaux programmes. Cette explosion des commandes de production exécutive a entraîné une croissance exponentielle de l’activité de l’animation sur le territoire français. Cependant, cette expansion rapide n’a pas été durable, conduisant à une surchauffe du marché et, in fine, à une récession.
Cette situation complexe impacte directement les studios français et les jeunes talents. La recherche d’un premier emploi, autrefois aisée, est devenue un véritable défi pour les diplômés. Le secteur doit désormais faire face à des défis structurels majeurs pour retrouver une stabilité et envisager un avenir plus serein.