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La Confédération syndicale internationale (CSI) alerte sur une dégradation "alarmante" des droits des travailleurs à l'échelle mondiale, y compris en France, avec des atteintes au droit de grève et de négociation collective. Seulement sept pays obtiennent la note maximale.

La Confédération syndicale internationale (CSI) tire la sonnette d’alarme dans la 12e édition de son indice annuel, dénonçant un « effondrement » des droits des travailleurs à l’échelle mondiale. L’enquête, basée sur 97 indicateurs des conventions internationales de l’Organisation internationale du travail (OIT), révèle une « profonde aggravation » de la situation, y compris en France.

L’étude souligne une dégradation notable en Europe et dans les Amériques, qui affichent leurs pires résultats depuis le lancement de l’indice. La CSI déplore que 87 % des pays aient violé le droit de grève et 80 % le droit de négociation collective. Ces chiffres alarmants témoignent d’une régression généralisée des protections fondamentales des travailleurs.

En France, la situation est jugée préoccupante, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME) où la négociation collective est « en état de siège » suite aux réformes de 2017. La CSI affirme que près de quatre conventions collectives sur dix ont été imposées unilatéralement par les employeurs, sans représentation syndicale. L’organisation pointe également des poursuites pénales et disciplinaires à l’encontre de plus de 1 000 dirigeants et membres de la CGT, suite à leur participation aux manifestations contre la réforme des retraites.

L’accès à la justice pour les travailleurs français est aussi un sujet d’inquiétude, avec des délais d’attente importants et des limites d’indemnisation pour les licenciements abusifs. Au niveau global, seuls sept pays, dont l’Allemagne et les pays scandinaves, obtiennent la note maximale pour le respect des droits des travailleurs, contre dix-huit il y a dix ans. Luc Triangle, secrétaire général de la CSI, prévient que si cette tendance se poursuit, aucun pays ne maintiendra la note la plus élevée d’ici dix ans.

L’Europe enregistre la plus forte baisse de toutes les régions du monde au cours des dix dernières années. La CSI a également recensé la mort de syndicalistes ou de travailleurs dans cinq pays en 2025 (Afrique du Sud, Cameroun, Colombie, Guatemala, Pérou), et le Nigeria a rejoint la liste des dix pires pays. Quelques rares améliorations sont toutefois à noter, notamment en Australie et au Mexique, où des réformes ont renforcé les droits syndicaux et l’accès à la justice du travail.

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