
Le voilier humanitaire Madleen, avec à son bord des personnalités comme la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée française La France insoumise (LFI) Rima Hassan, a été dérouté dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 juin par les autorités israéliennes. Parti d’Italie le 1er juin, le bateau de la « Flottille de la liberté » avait pour objectif de briser le blocus israélien imposé à la bande de Gaza et d’y acheminer une aide symbolique, notamment du riz et du lait infantile. Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé que le voilier faisait route en toute sécurité vers les côtes d’Israël et que ses passagers seraient rapatriés dans leurs pays d’origine.
L’Élysée a rapidement réagi, Emmanuel Macron demandant le retour en France des six ressortissants français présents sur le Madleen. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a précisé avoir été en contact avec les autorités israéliennes dès la connaissance du projet, mettant en garde contre les risques. Il a également sollicité la protection consulaire pour les Français à bord afin de faciliter leur rapatriement rapide.
La coalition Flottille de la liberté a dénoncé un « enlèvement » de l’équipage par les forces israéliennes et une « violation manifeste du droit international », affirmant que l’arraisonnement a eu lieu dans les eaux internationales. De leur côté, les autorités israéliennes, par la voix du ministre de la Défense Israel Katz, ont qualifié la mission de « provocation médiatique » et ont réaffirmé la nécessité du blocus maritime de Gaza pour empêcher le transfert d’armes au Hamas. Katz a même indiqué avoir donné pour instruction de montrer aux passagers du Madleen des vidéos des attaques du 7 octobre.
Cette interception rappelle l’incident de 2010 où une flottille internationale tentant de forcer le blocus de Gaza avait été stoppée par une opération militaire israélienne qui avait fait dix morts parmi les militants. La situation à Gaza reste désastreuse sur le plan humanitaire, avec la quasi-totalité de la population confrontée à un risque de famine selon l’ONU. La gauche française a vivement réagi à l’interception du Madleen. Manuel Bompard (LFI) a critiqué le silence de l’exécutif français, tandis que Marine Tondelier (Les Écologistes) et Olivier Faure (Parti socialiste) ont appelé à la mobilisation internationale et au soutien des États européens pour l’équipage et la mission humanitaire, dénonçant un « silence » complice des dirigeants européens.