
Suite aux révélations du média Disclose concernant l’expédition de matériel militaire français vers Israël, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a réaffirmé la position « claire » de Paris : la France ne vend pas d’armes à Israël. Cette déclaration intervient après qu’un groupe de dockers du port de Marseille a refusé de charger des conteneurs destinés à Haïfa, contenant des pièces pour fusils-mitrailleurs fabriquées par l’entreprise marseillaise Eurolinks. Les dockers ont justifié leur action par leur refus de « participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ».
Le navire a finalement quitté le port sans les conteneurs litigieux, comme l’a confirmé un opérateur portuaire. Sébastien Lecornu a précisé sur LCI qu’Israël est un « des principaux concurrents des industries françaises » en matière d’armement. Il a souligné que seules des « composants » destinés au Dôme de fer, le système de défense israélien, ou des « éléments pour la réexportation » sont vendus à Israël. Ces derniers font l’objet d’une intervention industrielle en Israël avant d’être souvent réexportés, parfois même vers la France, et sont soumis à un contrôle rigoureux.
Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, a également confirmé sur RTL que la France ne livre pas de matériel militaire utilisé à Gaza, citant les mêmes « deux exceptions » : les composants pour le Dôme de fer et le matériel destiné à la réexportation. Il a ajouté que si le matériel d’Eurolinks était utilisé à Gaza, l’entreprise exportatrice se placerait en contravention vis-à-vis du droit. Ces événements soulignent les tensions croissantes et les questions éthiques entourant les exportations d’armes vers les zones de conflit.
Le contexte de ces protestations est la situation à Gaza, où l’offensive israélienne, lancée après l’attaque du Hamas en octobre 2023, a entraîné un nombre considérable de victimes civiles. Les dockers de Marseille ont ainsi mis en lumière la pression croissante sur les gouvernements européens pour qu’ils réévaluent leurs liens militaires avec Israël, affirmant leur solidarité avec les populations affectées par le conflit.