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Les Italiens votent sur la nationalité et le marché du travail. Le gouvernement s'oppose aux mesures, appelant à l'abstention pour invalider le scrutin. Un taux de participation de 50% est requis.

Les citoyens italiens ont commencé à voter ce dimanche pour un référendum portant sur deux questions majeures : l’assouplissement des conditions d’obtention de la nationalité italienne et l’abrogation de lois libéralisant le marché du travail. Le gouvernement en place s’oppose fermement à ces changements et a appelé à l’abstention dans le but d’invalider le scrutin. À la mi-journée, la participation n’atteignait que 7,41 % selon le ministère de l’Intérieur. Pour que le référendum soit valide, un seuil de participation de 50 % est requis, même si le « oui » l’emporte sur l’ensemble des propositions.

Actuellement, les résidents non-européens sans lien de parenté ou de mariage avec l’Italie doivent attendre dix ans avant de pouvoir demander la naturalisation. La proposition soumise au vote vise à réduire ce délai à cinq ans, harmonisant ainsi la législation italienne avec celles de l’Allemagne et de la France. Les défenseurs de cette réforme, notamment le Parti démocrate (PD), estiment que 2,5 millions de personnes pourraient en bénéficier. L’initiative de ce référendum, portée par des partis d’opposition et des ONG, avait recueilli plus de 500 000 signatures.

La Première ministre Giorgia Meloni, leader du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, a exprimé son opposition catégorique à cette mesure. Arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme anti-immigrants, elle considère la loi actuelle sur la nationalité comme « excellente » et « très ouverte ». Selon Eurostat, l’Italie a accordé la nationalité à 213 500 personnes en 2023, soit un cinquième des naturalisations au sein de l’Union européenne. En mars, le gouvernement avait déjà restreint l’accès à la naturalisation par lien de sang, limitant l’éligibilité aux étrangers ayant des grands-parents ou parents italiens. Cependant, la règle concernant les enfants nés en Italie de parents étrangers, qui ne peuvent demander la nationalité qu’à 18 ans, resterait inchangée même en cas de victoire du « oui ».

Parallèlement, les Italiens sont invités à se prononcer sur l’abolition de quatre lois de libéralisation du marché du travail. Cette consultation est une initiative du syndicat CGIL (gauche), qui a également récolté les 500 000 signatures nécessaires. Le syndicat cherche à rétablir des protections contre les contrats précaires, les licenciements abusifs et les accidents du travail. Maurizio Landini, secrétaire général de la CGIL, a souligné la volonté de « renverser une culture qui a fait prévaloir les intérêts des entreprises sur ceux des travailleurs ». Le Parti démocrate, bien qu’ayant soutenu certaines de ces mesures par le passé, appuie ce changement dans l’espoir de reconquérir une partie du vote ouvrier.

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